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Une analyse des pratiques culturelles des Français qui a porté sur trois décennies (1988, 1998 et 2008, Olivier Donnat, Les Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique, Enquête 2008, La Documentation française, 2009) montre une grande continuité dans la rédaction de textes personnels, du journal intime au blog en passant par la simple tenue d’un cahier d’écriture. Ainsi, près de 10% de la population s’adonne à l’écriture, qu’elle soit de fiction, de réflexion, d’introspection. Les femmes semblent majoritaires, mais les hommes s’adonnent aussi à ce type de pratique.
Les écritures ordinaires, celles qui ne sont pas publiées ou publiables, que l’on partage ou pas, que l’on peaufine ou pas, trouvent dans cette rubrique une place centrale. C’est donc une invitation à l’expression libre, à la fougue d’écrire, mais aussi à la timidité de s’exposer ainsi et de proposer ses intérêts, ses pensées, ses réactions à l’oeil de lecteurs et lectrices potentielles…
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Cher Yvan ; produire une hypothèse ou risquer un récit
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Au cours de leur Université d’été, les participants à l’atelier de sociologie narrative, en petit groupe, ont confronté leurs idées sur le Carnet d’un ouvrier amoureux (Voir ci-dessus la reproduction intégrale du carnet) et fait marcher leurs imaginations : fallait-il chercher à savoir ce qui pousse l’auteur du carnet à écrire ? Ce qu’il veut faire ? A quoi le carnet peut lui servir ? Ou dire ce que l’on ressent en le lisant (avant toute interprétation). Quels indices on possède qui permettent une objectivation ? Quels compléments d’enquête permettraient d’en savoir plus ? Ou encore se risquer à lui écrire ? A imaginer la suite non écrite de sa biographie ? Les textes mis ici en commun fournissent quelques réponses à ces questions.
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"Si vous me respecter, respecter mes secrets. Ne pas ouvrir"
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Le carnet orange sur lequel sont inscrits ces mots vient d’un magasin Point P qui vend du gros matériel de chantiers et des appareils sanitaires. (...) Sur la couverture, autour du point P, les mots n’ont aucun sens. On a beau dix fois les relire, c’est le vide. On peut donc abandonner là l’objet trouvé. Ce n’est que si l’on se décide à l’ouvrir que les lettres et les mots prennent sens : en fait l’auteur fait un jeu de mot.
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Hommage à grand-père Jo
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L’histoire de grand-père Jo, cheminot, marcheur, taiseux, amateur de lectures, de conférences, et de ping-pong, racontée par sa petite-fille.
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Les rideaux
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Là sur les marches de l’escalier, je vous observe à travers les carreaux jaunis des portes. Je les ai toujours trouvées moches d’ailleurs, ces portes marrons avec ces carreaux jaunes. Couleur fumée de cigarette.
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Au jour le jour
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La dame d’en face a recommencé. D’un geste à la fois vif et nonchalant (sa main est restée en l’air après le jet, cinq, dix, quinze secondes), elle a jeté ses affaires sur le parking devant l’immeuble, jonchant l’asphalte de livres neufs, de boites de médicaments, d’une éponge et d’un ours en peluche...
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Un an et demi
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Le jour de la visite, il n’est pas là. Pas là, physiquement. Il a laissé des traces. Le cendrier plein dans la cour, un gros cendrier métallique plein de mégots jaunes orangés de cigarettes industrielles...
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L’enterrement de mon mari
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En France pour mon mari on a fait comme en Algérie. Il est mort le jeudi. Il a été enterré samedi après midi. Il y avait les enfants, la famille, les amis, les ouvriers de la mairie de toutes les origines...
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