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La police matraque dans l’Université de Bretagne Occidentale
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Bibliothèque Universitaire de Lettres - Université de Bretagne Occidentale. Le mardi 10 décembre 2019
Je travaille à l’accueil de la BU, assise derrière la banque de prêt. La BU a ouvert à 8h. Je suis seule personnel à l’accueil, comme habituellement pendant la première heure d’ouverture. Très peu de temps après, j’entends des cris venant de l’entrée. Les cris sont particulièrement forts. Je me lève. Je vois un groupe de jeunes plutôt de dos, qui reculent, en défensive (des corps repliés, quelques bras en protection). Face à eux, les poursuivant, des hommes en tenue, casqués, avec matraques. Autour d’une dizaine. Il y a des contacts entre les deux groupes, les policiers accrochent les bras, les vêtements des jeunes, je vois des bras levés avec des matraques.
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Récits de Palestine. Construire, reconstruire, résister
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Ce témoignage a été écrit à l’issu d’un voyage en Palestine, autour d’une mission « cueillette des olives ». En partant, on s’engage au retour à témoigner. On s’engage aussi à ne pas nuire. C’est pourquoi – parce qu’il sera publié sur internet – il n’y aura dans ce texte ni description de personnes, ni photos de ces personnes, ni les vrais prénoms. Dans son autobiographie, Frederick Douglass, qui était esclave américain au XIX° siècle, explique comment des militants abolitionnistes blancs, en racontant ce qu’ils faisaient pour aider les esclaves à fuir, empêchaient, de ce fait, d’autres esclaves de fuir. Ils informaient en exposant leurs stratégies, ceux qui ne devaient surtout pas être informés : les autorités, les propriétaires d’esclaves. En Palestine, faire appel à des internationaux pour la cueillette des olives représente une prise de risque : celui en premier lieu de ne plus pouvoir accéder à sa terre. Ne pas faire appel aux internationaux est aussi un risque : risque d’agression notamment en accédant à sa terre. Les Palestiniens choisissent leurs prises de risques dans le cadre de leur résistance mais nous avons la responsabilité de ne pas en ajouter. Si donc témoigner est un devoir, il est important d’avoir conscience du risque de l’écrit , particulièrement sur internet, et donc de choisir ce qu’on raconte. Je ne parle presque pas des militants parce que c’est un témoignage sur les conditions de vie des Palestiniens et non sur le militantisme. C’est une histoire palestinienne et c’est donc un choix de ne pas mettre les occidentaux en scène, qui eux sont – dans ce cadre – au service des Palestiniens, dans le cadre de leur mouvement de résistance.
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Publié dans Lectures buissonnières
par Un livre de Jean-François Laé et Laetitia Overney aux Editions Bayard
9 décembre 2019
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Johnny, j’peux pas me passer de toi. Ecriture de séparation et de mémoire
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Nous le connaissons à peine ; nous l’avons juste entendu régulièrement à la radio, suffisamment pour retenir quelques bribes de refrains. Guère plus. Nous ne savons rien de sa vie, sauf à lire ce qui s’affiche au kiosque. Tout ce que l’on sait vraiment de Johnny Hallyday vient de la Madeleine, où chaque 9 du mois, lors des messes qui sont célébrées à son intention en commémoration de ses obsèques le 9 décembre 2017, une avalanche d’écritures emplit les pages d’un cahier mis à disposition des participants. Avec un extrait et en document joint le compte-rendu du journal Libération.
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En faire toute une histoire
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Joséphine vient de mourir. Centenaire. Elle aimait raconter les histoires de son village des Monts d’Arrée. Finistère. Mais elle ne voulait pas avoir d’histoires parce qu’elle avait raconté des histoires. Pour ne pas avoir d’histoires avec Joséphine, l’histoire de l’infanticide racontée ici n’a pas encore été écrite. A plus forte raison, elle n’a pas été publiée...
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Placard grand ouvert
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A la maison, ma mère s’est toujours empressée de fermer les portes du placard de cuisine à l’approche d’un visiteur. Par peur du regard inquisiteur ou envieux ? Des commères qui iraient raconter chez le voisin les serviettes mal pliées, la belle porcelaine, ou les boîtes de médicaments ? Le placard ouvert dévoile trop d’intimité. Le placard ouvert, ça ne se fait pas.
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Proximité sociale et distance spatiale
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De là on voyait la cour carrée, les pavés irréguliers, trous et bosses compris, le caniveau en V au milieu, avec la grille du tout-à-l’égout au bout, la boue noire accumulée autour, avec les résidus qui changeaient tous les jours comme pour le distraire lui alors qu’il lui fallait se concentrer, trouver l’énergie pour arracher au néant cette sensation, cette impression, cette odeur de l’enquête, avec la plume, qu’il la crache sur le papier...
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Les hébergé.e.s
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 "Dis, Jacqueline, tu peux éplucher les patates pour les frites ?"
Sans un mot, Jacqueline obtempère. Elle s’empare du lourd filet de pommes de terre, le tire sans ménagement vers la table, en extrait une dizaine, les plus abimées, et s’attelle à la tâche avec un petit couteau pointu...
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Escapade
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C’était le printemps 1936, la capitale était paralysée par la grève générale. Lucie occupait l’usine de Saint-Ouen avec les autres ouvrières. C’était la première fois que Lucie faisait grève. Elle avait 20 ans, elle était entrée dans cette boîte qui faisait dans la pile, sans aucun goût pour la pile électrique, mais par simplicité ; ses parents habitaient le quartier...
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Louise, les silences de la résistance
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Louise a 86 ans et vit dans un EHPAD, un établissement pour personnes âgées dépendantes. Je l’ai rencontrée sur proposition de sa fille . L’histoire de ma rencontre avec Louise exigeait d’être écrite. La voici.

Photo de Leonardo Antoniadis
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Beauté Parade
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Un jour au quartier populaire de Château rouge à Paris, le patron a quitté le salon de beauté. Alors les femmes ont décidé de continuer sans lui. Elles ont occupé le salon pour s’approprier le travail et pour réclamer des papiers. Des jours et des semaines durant.
Sylvain Pattieu fait la chronique de leur mobilisation à coup de courts chapitres qui se suivent sans se ressembler : parole aux femmes, descriptions – lumière sur le quartier, le salon, les personnes – récits d’ordinaires et d’événements, incursions par l’histoire, la religion, l’économie et même la mythologie. Voici l’un d’entre eux, et puis quelques autres en fichier attaché.
Pattieu Sylvain, 2015, Beauté parade, Le livre de poche.
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Incursions ethnographiques aux audiences correctionnelles du tribunal de Senlis
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Gregory Duquesnoy avait 45 ans.Nous avions fait une recherche sur le « bien boire, trop boire » en 2005- 2007, enquête de terrain qu’il sut mener à bien, avec de très nombreuses notations dans les tribunaux, dans les centres de cure, dans les opérations policières d’arrestation sur la route. Sa passion pour les situations extrême d’alcoolémie le conduisit dans un centre d’alcoologie pour étudier de près les méthodes d’aide, les relations thérapeutiques et tous les points de résistances manifestés par les patients. Tout ce travail aboutira à sa thèse : « Trop boire : les mise au secret de l’excès » en 2005. Gregory ne voulait pas concourir sur des postes. Il craignait les épreuves de ce genre. Alors il occupa plusieurs postes de formateurs à l’IPESUP et à l’institut catholique à Paris.
Emotions trop denses envers ses enquêtes sur le trop boire ? Stationnement trop long ? Ces excès tant observés ont ils débordé ? Nous ne le savons pas. Nous savons simplement que sa mort tragique ressemble à ce qu’il avait étudié. Aujourd’hui nous revenons sur ce qu’il écrivait. Des notations très sensibles que nous vous donnons à lire tandis que toutes nos affectueuses pensées vont à son fils.
(Catherine Deschamps, Jean-François Laé, Bruno Proth)
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Essai de sociologie narrative
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Qui aurait pu s’intituler : essai d’ethnographie ironique. "Tu fais quoi dans la vie ? - Une thèse en anthropologie. - Ha, t’étudies des tribus ? - Non, je travaille sur le quartier Simonin, dans le dix-huitième arrondissement. - Je viens d’emménager juste à côté ! C’est vraiment trop cool le dix-huitième, ça donne l’impression de voyager. Tu connais le Compost ? C’est super stylé comme endroit, en plus la bouffe est bio, local, tout ça". Sur le modèle de cet extrait, le dix-huitième arrondissement est décrit comme donnant « l’impression de voyager ». Face à des populations dîtes « précaires » et « issues de l’immigration », ces nouveaux habitants manifesteraient une sorte de fascination pour le populaire et l’étranger. Se pourrait-il, qu’à mon tour, je fasse un terrain « exotique » ? Ces remarques ne sont en tout cas pas sans rappeler les origines coloniales de ma discipline.
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Je suis Christine
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"Le 21 septembre 2019, Christine Renon se donnait la mort en se jetant du premier étage de son école après avoir écrit une lettre à ses collègues et à sa hiérarchie. Parfois une mort vient interrompre le cycle de nos torpeurs quotidiennes. Nous nous demandons : pourquoi ? mais aussi : pourrait-il se faire qu’un jour ce soit moi à cette même place ?
Accepter d’endosser cette question, si j’étais elle ? est un geste fondamental qui nous permet de recevoir depuis l’intérieur de nous-mêmes, les traces qu’elle, Christine, a laissées derrière elle", Myriam Sonzogni.
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Bande de Mandaïs - Partie II
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Deuxième partie de la bande dessinée Bande de Mandaïs avec la participation de chômeur-se-s belges qui racontent l’exclusion sociale.
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